Les
choses achevèrent de se gâter le soir où, rentrant du café,
Touraizelles trouva sa brave Olympe débordant d’une chaise de la
cuisine et en pleurs.
— Ben,
qu’est-ce que tu as ? T’es malade ?
— Non…
je t’attendais pour aller me coucher.
— A
sept heures ! non, mais ça ne va pas ?
— On
m’a manquée !
— Bon
Dieu ! qui ça ?
— L’instituteur.
Tu sais pas ce qu’il a osé me répondre ce malhonnête, parce que
je m’étonnais des mauvaises notes de notre garçon ? « Ma
pauvre femme, qu’est-ce qu’on peut espérer d’un gamin dont la
mère est un gros sac qui pense qu’à dormir et le père un
ivrogne…» Je peux pas supporter un pareil affront et je vais me
coucher.
— Mais,
et le dîner ?
— Je
m’occupe plus de rien, je me couche…
— Jusqu’à
quand ?
— J’sais
pas… c’est un si gros affront que je peux pas deviner si je serai
encore capable de me lever un jour…
Description:
Les choses achevèrent de se gâter le soir où, rentrant du café, Touraizelles trouva sa brave Olympe débordant d’une chaise de la cuisine et en pleurs.
— Ben, qu’est-ce que tu as ? T’es malade ?
— Non… je t’attendais pour aller me coucher.
— A sept heures ! non, mais ça ne va pas ?
— On m’a manquée !
— Bon Dieu ! qui ça ?
— L’instituteur. Tu sais pas ce qu’il a osé me répondre ce malhonnête, parce que je m’étonnais des mauvaises notes de notre garçon ? « Ma pauvre femme, qu’est-ce qu’on peut espérer d’un gamin dont la mère est un gros sac qui pense qu’à dormir et le père un ivrogne…» Je peux pas supporter un pareil affront et je vais me coucher.
— Mais, et le dîner ?
— Je m’occupe plus de rien, je me couche…
— Jusqu’à quand ?
— J’sais pas… c’est un si gros affront que je peux pas deviner si je serai encore capable de me lever un jour…
Date originale : 1974