Nous revenons comme des ombres

Paco Ignacio Taibo II

Language: French

Publisher: RIVAGES

Published: Aug 14, 2004

Description:

Comme les mousquetaires d'Alexandre Dumas, les ombres que l'on retrouve en 1941, vingt ans après leur première apparition dans Ombre de l'ombre, sont au nombre de quatre. Fermín Valencia Taivo, surnommé le Poète, subsiste en écrivant sous pseudonyme des romans pornographiques. Ce manchot malhabile, sous le nom de A39, est aussi un agent secret du ministère de l'Intérieur qui surveille à Mexico un réseau d'espions pronazis. Le deuxième, ancien marin chinois nommé Tomás Wong, après avoir participé en Chine, à la longue marche de Mao Tse Toung, travaille à l'édification d'une route dans la forêt amazonienne et tombe sur un nid de soldats allemands qu'il va tenter d'éliminer. Le troisième, Pioquinto Manterola qui vivote comme journaliste au Popular, accepte, à la demande de deux écrivains allemands et marxistes, de protéger de VeraCruz jusqu'à Mexico un rabbin qui se dissimule sous une fausse identité portugaise. Quant au quatrième larron, Stanley Kowalski, jadis avocat des prostituées mexicaines, on le retrouve à Cuba où il veille, dans sa chambre, sur quatre-vingt-trois lingots d'or. Bientôt, il va convoquer ses vieux complices pour une partie de poker en présence du romancier Ernest Hemingway. 

Ce roman débridé peut se lire indépendamment de Ombre de l'ombre dans lequel apparaissaient pour la première fois les quatre protagonistes. On les retrouve au cœur d'un nouveau récit insensé. Comme le souligne le romancier mexicain Ignacio Paco Taibo : "Écrire un roman suppose une certaine perversité." Celle-ci se manifeste ici par un nombre élevé de chapitres (plus de 150) et de digressions, le tout animé avec une verve narrative peu commune. --Claude Mesplède

Présentation de l'éditeur

Au Mexique, en 1922, un Chinois anarchiste, un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, un avocat dont les meilleures clientes étaient des prostituées et un poète virtuose dans l'art du slogan publicitaire se retrouvaient au bar d'un hôtel pour jouer aux dominos. Paco Ignacio Taibo faisait son entrée dans le roman noir avec Ombre de l'ombre.
Voici de nouveau les mêmes personnages. Nous sommes en 1941. Le Chinois est en train de construire une route dans la jungle du Chiapas lorsqu'il tombe sur une vingtaine de nazis contre lesquels il part immédiatement en guerre ; tué par eux, il devient l'Iguane. Le journaliste est contacté par trois écrivains allemands et un rabbin ; ils lui expliquent que l'ascension de Hitler est le résultat d'une conspiration ésotérique. Le poète travaille comme agent secret pour le ministère de l'Intérieur et déjoue les projets des sympathisants pronazis du gouvernement. Quant à l'avocat, réfugié dans un asile, il convoque ses anciens amis à une partie de poker avec Hemingway.
Impossible de résumer une histoire où gravitent également Hitler (qui se pique à la caféine mexicaine), Otto Rahn, Hanussen, Graham Greene, Edgar Rice Burroughs, et que Taibo commente lui-même en ces termes : " Le roman n'est pas là pour mettre de l'ordre dans le chaos. Le roman se fout de l'ordre. Le roman n'est pas né pour plaire aux amoureux de l'ordre. Il est là pour distraire par le vertige, pour mettre le bordel, pour en jouir, pour le remuer. " On ne saurait mieux dire de ce livre foisonnant, placé sous la tutelle bienveillante d'Alexandre Dumas : les héros sont quatre, comme les trois mousquetaires, et leurs retrouvailles ont lieu vingt ans après.