L'année scolaire touche à sa fin. Une autre année de la vie d'Andréas vient de s'écouler, monotone, entre ses cours d'allemand dans un collège en banlieue parisienne et ses aventures amoureuses convenues, quand le spectre de la maladie fait irruption. Si la mort venait le faucher là, demain, serait-il sûr d'être allé au bout de ses rêves ? Ne s'est-il pas fourvoyé en chemin, n'est-il pas temps de tout recommencer ? Andréas quitte alors Paris, abandonnant travail et maîtresses et, tournant le dos à vingt années de sa vie, part pour une quête de l'essentiel, à la recherche de lui-même et de son grand amour d'adolescent.
Un jour comme celui-ci est l'histoire d'une cavale entre la vie et la mort où Stamm aborde avec brio et tendresse ses thèmes familiers : la peur de s'engager, l'angoisse de vivre, l'étrangeté au monde et la solitude.
**
Extrait
Andréas aimait cette vacuité des matins, ce moment où, debout devant la fenêtre, une tasse de café dans une main, une cigarette dans l'autre, il regardait dans la cour, une petite arrière-cour impeccablement rangée, sans penser à rien d'autre qu'à ce qu'il voyait : au centre, une plate-bande carrée plantée de lierre, dedans un arbre, au sommet duquel s'élevaient quelques branches maigrelettes, étêtées à cause du peu d'espace disponible ; les containers de recyclage, verre, emballages, papier, d'un vert fluorescent ; le dessin régulier des dalles de ciment, dont certaines, un peu plus claires, avaient été remplacées quelques années auparavant pour une quelconque raison. On entendait à peine les bruits de la ville, une rumeur homogène, de temps à autre un cri lointain d'oiseau puis, très distinctement, le claquement d'une fenêtre qui s'ouvrit puis se referma.
Ce moment d'absence ne dura que quelques minutes. Bien avant qu'il n'eût terminé sa cigarette, la soirée de la veille lui revint en mémoire. Qu'entendait-il par vacuité, lui avait demandé Nadja. Pour elle, cela signifiait un manque d'attention, d'amour, l'absence de gens qu'elle avait perdus ou qui ne se souciaient pas assez d'elle. La vacuité était un espace qui avait été jadis rempli, ou dont elle pensait qu'il pouvait être rempli, la privation de quelque chose qu'elle avait d'ailleurs du mal à définir précisément. Lui, il n'en savait rien, les notions abstraites ne l'intéressaient pas.
Les soirées avec Nadja se déroulaient toujours de la même façon. Elle arrivait avec une demi-heure de retard et donnait à Andréas le sentiment que c'était lui qui était en retard. Elle s'était faite belle, portait une jupe courte, moulante, des bas résille noirs. D'un geste théâtral, elle laissait choir son manteau sur le parquet. Elle s'asseyait sur le canapé et croisait les jambes. Son entrée en scène semblait être pour elle l'apogée de la soirée. Elle glissait une cigarette entre ses lèvres. Andréas lui donnait du feu et lui faisait un compliment. Il allait chercher deux verres de vin dans la cuisine. Nadja avait sûrement déjà bu quelque chose, elle était d'excellente humeur.
Présentation de l'éditeur
L'année scolaire touche à sa fin. Une autre année de la vie d'Andréas vient de s'écouler, monotone, entre ses cours d'allemand dans un collège en banlieue parisienne et ses aventures amoureuses convenues, quand le spectre de la maladie fait irruption. Si la mort venait le faucher là, demain, serait-il sûr d'être allé au bout de ses rêves ? Ne s'est-il pas fourvoyé en chemin, n'est-il pas temps de tout recommencer ? Andréas quitte alors Paris, abandonnant travail et maîtresses et, tournant le dos à vingt années de sa vie, part pour une quête de l'essentiel, à la recherche de lui-même et de son grand amour d'adolescent.
Un jour comme celui-ci est l'histoire d'une cavale entre la vie et la mort où Stamm aborde avec brio et tendresse ses thèmes familiers : la peur de s'engager, l'angoisse de vivre, l'étrangeté au monde et la solitude.
Description:
L'année scolaire touche à sa fin. Une autre année de la vie d'Andréas vient de s'écouler, monotone, entre ses cours d'allemand dans un collège en banlieue parisienne et ses aventures amoureuses convenues, quand le spectre de la maladie fait irruption. Si la mort venait le faucher là, demain, serait-il sûr d'être allé au bout de ses rêves ? Ne s'est-il pas fourvoyé en chemin, n'est-il pas temps de tout recommencer ? Andréas quitte alors Paris, abandonnant travail et maîtresses et, tournant le dos à vingt années de sa vie, part pour une quête de l'essentiel, à la recherche de lui-même et de son grand amour d'adolescent.
Un jour comme celui-ci est l'histoire d'une cavale entre la vie et la mort où Stamm aborde avec brio et tendresse ses thèmes familiers : la peur de s'engager, l'angoisse de vivre, l'étrangeté au monde et la solitude.
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Extrait
Andréas aimait cette vacuité des matins, ce moment où, debout devant la fenêtre, une tasse de café dans une main, une cigarette dans l'autre, il regardait dans la cour, une petite arrière-cour impeccablement rangée, sans penser à rien d'autre qu'à ce qu'il voyait : au centre, une plate-bande carrée plantée de lierre, dedans un arbre, au sommet duquel s'élevaient quelques branches maigrelettes, étêtées à cause du peu d'espace disponible ; les containers de recyclage, verre, emballages, papier, d'un vert fluorescent ; le dessin régulier des dalles de ciment, dont certaines, un peu plus claires, avaient été remplacées quelques années auparavant pour une quelconque raison. On entendait à peine les bruits de la ville, une rumeur homogène, de temps à autre un cri lointain d'oiseau puis, très distinctement, le claquement d'une fenêtre qui s'ouvrit puis se referma.
Ce moment d'absence ne dura que quelques minutes. Bien avant qu'il n'eût terminé sa cigarette, la soirée de la veille lui revint en mémoire. Qu'entendait-il par vacuité, lui avait demandé Nadja. Pour elle, cela signifiait un manque d'attention, d'amour, l'absence de gens qu'elle avait perdus ou qui ne se souciaient pas assez d'elle. La vacuité était un espace qui avait été jadis rempli, ou dont elle pensait qu'il pouvait être rempli, la privation de quelque chose qu'elle avait d'ailleurs du mal à définir précisément. Lui, il n'en savait rien, les notions abstraites ne l'intéressaient pas.
Les soirées avec Nadja se déroulaient toujours de la même façon. Elle arrivait avec une demi-heure de retard et donnait à Andréas le sentiment que c'était lui qui était en retard. Elle s'était faite belle, portait une jupe courte, moulante, des bas résille noirs. D'un geste théâtral, elle laissait choir son manteau sur le parquet. Elle s'asseyait sur le canapé et croisait les jambes. Son entrée en scène semblait être pour elle l'apogée de la soirée. Elle glissait une cigarette entre ses lèvres. Andréas lui donnait du feu et lui faisait un compliment. Il allait chercher deux verres de vin dans la cuisine. Nadja avait sûrement déjà bu quelque chose, elle était d'excellente humeur.
Présentation de l'éditeur
L'année scolaire touche à sa fin. Une autre année de la vie d'Andréas vient de s'écouler, monotone, entre ses cours d'allemand dans un collège en banlieue parisienne et ses aventures amoureuses convenues, quand le spectre de la maladie fait irruption. Si la mort venait le faucher là, demain, serait-il sûr d'être allé au bout de ses rêves ? Ne s'est-il pas fourvoyé en chemin, n'est-il pas temps de tout recommencer ? Andréas quitte alors Paris, abandonnant travail et maîtresses et, tournant le dos à vingt années de sa vie, part pour une quête de l'essentiel, à la recherche de lui-même et de son grand amour d'adolescent.
Un jour comme celui-ci est l'histoire d'une cavale entre la vie et la mort où Stamm aborde avec brio et tendresse ses thèmes familiers : la peur de s'engager, l'angoisse de vivre, l'étrangeté au monde et la solitude.