Crâne chaud parle d'amour, non au sens de «j'aime les vacances» ou«j'aime mon chat», mais au sens plus précis de sentiment sexuel.
C'est une exploration et un récit. Comme dans un récit d'exploration, il y a un guide. C'est un guide populaire : il anime une émission de radio «de grande écoute» sur ce thème, l'amour : Brigitte Lahaie. Dans cette émission, on («je» aussi bien que «vous») peut entendre des exemples et des idées pour faire face à ses problèmes personnels, qui sont les problèmes de tout un chacun.
Crâne chaud reprend ces exemples, et les met en rapport avec d'autres, venus du cinéma et de la littérature.
Tout cela n'a pas lieu dans le ciel des idées, mais dans la vie concrète d'une personne, qui dit «je», passe à Paris, passe en province, aime les vacances et son chat.
Comme le genre n'est jamais simple à dire, on pourrait avancer que ce livre est une fantaisie, ou plutôt une fantaisie réaliste, ou encore une fantaisie réaliste critique.
«La littérature pas plus que la philosophie ne sont déprofessionnalisées, pas plus que la connaissance sexuelle : si la connaissance sexuelle était enfin totalement déprofessionnalisée, Brigitte ne s'acharnerait pas deux heures par jour tous les jours sauf le week-end. Oui mais la littérature peut être lue par tous et non par un, et tous écoutent l'émission et comprennent. Ce sont des reformulations déprofessionalisantes.» Et, pourrait-on ajouter, insolentes, vivifiantes...
Nathalie Quintane est née en 1964. Ses livres sont essentiellement publiés aux éditions P.O.L : Chaussure (1991, Saint-Tropez - Une Américaine (2001), Formage (2003), Cavale (2006), Grand ensemble (concernant une ancienne colonie) (2008).
**
Revue de presse
Ainsi, c'est dans le dernier livre de Nathalie Quintane, Crâne chaud, et nulle part ailleurs, que nous pourrons croiser sur une même page Gertrude Stein et Brigitte Lahaie sans que cela nous paraisse incongru, ni à celles-ci non plus, tant l'auteur sait nous prendre dans les rets de ses démonstrations paralogiques et nous les faire gober comme de clairs théorèmes. Et " on pourra toujours tâcher d'excuser tout ça par la poésie, dire que ce n'est pas grave puisque c'est expérimental ", elle s'en moque bien, son intention n'étant pas de nous imposer ses vues : " Je n'ai pas prévu de réponses puisque je n'ai pas prévu de questions auxquelles je pourrais répondre. "...
La pornographie est au coeur de ce livre. Nathalie Quintane se mêle de cette grande affaire avec une décontraction qui contraste très drôlement avec le discours bien-pensant comme avec le discours transgressif, tout aussi ulcérés l'un que l'autre...
Puis un sommier ou un pull jaune donneront encore l'occasion à Nathalie Quintane d'exercer sa sagacité dans ce texte tout hérissé d'antennes que l'on pourra préférer à l'éternel autoportrait du poète en écorché vif. (Eric Chevillard - Le Monde du 1er novembre 2012 )
Description:
Crâne chaud parle d'amour, non au sens de «j'aime les vacances» ou«j'aime mon chat», mais au sens plus précis de sentiment sexuel.
C'est une exploration et un récit. Comme dans un récit d'exploration, il y a un guide. C'est un guide populaire : il anime une émission de radio «de grande écoute» sur ce thème, l'amour : Brigitte Lahaie. Dans cette émission, on («je» aussi bien que «vous») peut entendre des exemples et des idées pour faire face à ses problèmes personnels, qui sont les problèmes de tout un chacun.
Crâne chaud reprend ces exemples, et les met en rapport avec d'autres, venus du cinéma et de la littérature.
Tout cela n'a pas lieu dans le ciel des idées, mais dans la vie concrète d'une personne, qui dit «je», passe à Paris, passe en province, aime les vacances et son chat.
Comme le genre n'est jamais simple à dire, on pourrait avancer que ce livre est une fantaisie, ou plutôt une fantaisie réaliste, ou encore une fantaisie réaliste critique.
«La littérature pas plus que la philosophie ne sont déprofessionnalisées, pas plus que la connaissance sexuelle : si la connaissance sexuelle était enfin totalement déprofessionnalisée, Brigitte ne s'acharnerait pas deux heures par jour tous les jours sauf le week-end. Oui mais la littérature peut être lue par tous et non par un, et tous écoutent l'émission et comprennent. Ce sont des reformulations déprofessionalisantes.» Et, pourrait-on ajouter, insolentes, vivifiantes...
Nathalie Quintane est née en 1964. Ses livres sont essentiellement publiés aux éditions P.O.L : Chaussure (1991, Saint-Tropez - Une Américaine (2001), Formage (2003), Cavale (2006), Grand ensemble (concernant une ancienne colonie) (2008).
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Revue de presse
Ainsi, c'est dans le dernier livre de Nathalie Quintane, Crâne chaud, et nulle part ailleurs, que nous pourrons croiser sur une même page Gertrude Stein et Brigitte Lahaie sans que cela nous paraisse incongru, ni à celles-ci non plus, tant l'auteur sait nous prendre dans les rets de ses démonstrations paralogiques et nous les faire gober comme de clairs théorèmes. Et " on pourra toujours tâcher d'excuser tout ça par la poésie, dire que ce n'est pas grave puisque c'est expérimental ", elle s'en moque bien, son intention n'étant pas de nous imposer ses vues : " Je n'ai pas prévu de réponses puisque je n'ai pas prévu de questions auxquelles je pourrais répondre. "...
La pornographie est au coeur de ce livre. Nathalie Quintane se mêle de cette grande affaire avec une décontraction qui contraste très drôlement avec le discours bien-pensant comme avec le discours transgressif, tout aussi ulcérés l'un que l'autre...
Puis un sommier ou un pull jaune donneront encore l'occasion à Nathalie Quintane d'exercer sa sagacité dans ce texte tout hérissé d'antennes que l'on pourra préférer à l'éternel autoportrait du poète en écorché vif. (Eric Chevillard - Le Monde du 1er novembre 2012 )