Moo Pak

Gabriel Josipovici

Language: French

Publisher: Quidam

Published: Jun 14, 1994

Description:

Au cours de leurs marches incessantes à travers parcs et rues de Londres, Jack Toledano raconte à son ami Damien Anderson qu’il travaille depuis des années sur Moo Pak, magnum opus perpétuellement inachevé, dont il échoue à produire ne serait-ce qu’une ligne. Un paradoxe qui n’est que l’une des nombreuses ironies de ce roman dont le thème central est le langage lui-même, symboliquement exprimé au travers de Moor Park, manoir qui au fil du temps a abrité Jonathan Swift, un asile d’aliénés, un centre de décodage durant la Deuxième Guerre mondiale, un institut dédié à l’étude du langage chez les primates et, pour finir, une école où un jeune illettré s’efforce d’écrire « l’istoir de Moo Pak ». Monologue d’un seul paragraphe et palimpseste virtuose, Moo Pak passe en revue les thèmes qui ont préoccupé Gabriel Josipovici ces vingt-cinq dernières années. Un livre conduit avec brio, légèreté et fluidité.

 

Gabriel Josipovici est né en 1940. Il est l’auteur d’une douzaine de romans et trois recueils de nouvelles ainsi que de nombreux ouvrages de critique littéraire. Il a reçu le prix Somerset Maugham en 1975.

 

« Deux personnages, dans Moo Pak, se promènent dans les parcs de Londres. L’un s’appelle Jack Toledano, l’autre Damien Anderson. Le premier parle, le second rapporte ses propos. Marcher n’est pas flâner, lit-on, cette dernière activité étant réservée à Paris. Marcher n’aide pas à penser, contrairement à ce qu’on croit ; on pensera (si le verbe est adéquat) une fois rentré chez soi. Marcher seul, dit encore Toledano, sied aux écrivains après une bonne journée de travail. Mais comme ces journées sont rares, il a besoin de solliciter l’un ou l’autre de ses amis, lesquels ne se connaissent pas entre eux, et ignorent son adresse, mais répondent à ses convocations. Les amis peuvent être des écrivains morts, dit Toledano. Mieux vaut des amis bien vivants, mais quand ils meurent ou s’éloignent, les auteurs sont “précieux”. Dante, Kafka, Wallace Stevens, Proust, dit Toledano. À quoi le lecteur de Moo Pak ajoutera désormais l’auteur, Gabriel Josipovici.

L’ensemble fait penser aux Conversations de Goethe avec Eckermann (cité par Toledano), et aux Promenades avec Robert Walser, de Carl Seelig. Anderson note parfois l’accoutrement de son compagnon, ici un chapeau de toile, là un short, détails d’une imperceptible malice, cependant que Toledano monologue, sans arrêt, sans paragraphe, pendant tout le livre. » (Claire Devarrieux, Libération).