L'Adalgisa, la Connaissance de la douleur et l'Affreux Pastis de la rue des Merles sont l'œuvre proprement romanesque de Gadda. Les deux premiers ont été écrits simultanément - la Connaissance sur le fond d'une image des Préalpes lombardes, tandis que l'Adalgisa explore le monde de la ville. C'est donc, ici, une sorte d'épopée milanaise au premier quart de ce siècle.
Plus que jamais chez Gadda, la satire et la dérision portent la narration : le célèbre dynamisme économique de la métropole du Nord se retourne en portraits de banquiers frauduleux et d'entrepreneurs naïfs en détresse ; les ingénieurs digèrent plus qu'ils n'étudient, ou construisent des ponts qui s'écroulent ; l'aristocratie locale s'incarne dans une vieille harpie à la Goya, la bourgeoisie dans l'obsession de la descendance mâle - et les femmes y sont en proie à une libido difficilement contrôlée en direction de quelques sympathiques marlous qui, eux, préfèrent les servantes venues tout droit de la campagne.
Mais on trouvera aussi bien ici les portraits d'une merveilleuse tendresse et, en particulier, celui d'Adalgisa, qui, après des débuts plus éclatants pour les yeux que pour l'ouïe dans la Traviata, se retrouvera veuve inconsolable époussetant les tombes du cimetière Monumental.
Et puis, encore, comme toujours chez Gadda, des descriptions superbes où le regard réaliste s'élève jusqu'à la création d'un grand peintre.
Traduit de l'italien par Jean-Paul Manganaro.
Auteur : Gadda, Carlo
Carlo Emilio Gadda est un écrivain italien, né le 14 novembre 1893 à
Milan. Issu d'une famille bourgeoise tombée dans de graves difficultés
financières, il renonce à des études littéraires au profit de l'école
polytechnique de Milan.
Pendant la première guerre mondiale, convaincu de la nécessité pour
l'Italie d'entrer en guerre contre les empires centraux, il s'engage
comme volontaire. Fait prisonnier, il est déporté en Allemagne dans la
région de Hanovre. Son expérience de la guerre et de prisonnier lui
inspirera son Giornale di guerra e di prigionia (Journal de guerre et de captivité - Ch. Bourgeois, 1993), publié seulement en 1955.
Diplômé en Ingénierie électrotechnique en 1920, il travaille comme
ingénieur en Italie, en Belgique puis en Argentine. À son retour à Milan
en 1926, pour satisfaire à sa passion: l'écriture, il s'inscrit à la
faculté de philosophie mais bien qu'ayant réussi tous les examens, il ne
passera jamais sa soutenance.
En 1931 il commence à travailler pour le quotidien milanais L'ambrosiano et publie un recueil de textes intitulé La Madonna dei filosofi (La Madone des philosophes - Seuil, 1993). Son second recueil, Il castello di Udine (Le Château d'Udine - Grasset, 1982) obtient le Prix Bagutta en 1934.
En 1940, il abandonne définitivement sa profession d'ingénieur et
s'installe à Florence où il vit jusqu'en 1950. En 1944, il publie L'Adalgisa, un recueil de textes inspirés de l'ambiance milanaise.
En 1950, Il s'installe à Rome où il collabore à la RAI jusqu'en 1955.
Les années 1950-1955 sont celles de la production littéraire la plus
accomplie de Gadda et celles qui l'imposent comme l'un des plus grands écrivains italiens du XXème siècle.
En 1953, son recueil Le novelle del Ducato in fiamme obtient le Prix Viareggio.
En 1963, son livre La cognitione del dolore (La connaissance de la douleur - Seuil, 1974) est couronné par le prix international de Littérature.
Parmi ses œuvres traduites en français, on peut également citer L'affreux Pastis de la rue des Merles ([Quer pasticciaccio brutto de via Merulana - 1957).
Gadda meurt le 21 mai 1973 à Rome.
Description:
L'Adalgisa, la Connaissance de la douleur et l'Affreux Pastis de la rue des Merles sont l'œuvre proprement romanesque de Gadda. Les deux premiers ont été écrits simultanément - la Connaissance sur le fond d'une image des Préalpes lombardes, tandis que l'Adalgisa explore le monde de la ville. C'est donc, ici, une sorte d'épopée milanaise au premier quart de ce siècle.
Plus que jamais chez Gadda, la satire et la dérision portent la narration : le célèbre dynamisme économique de la métropole du Nord se retourne en portraits de banquiers frauduleux et d'entrepreneurs naïfs en détresse ; les ingénieurs digèrent plus qu'ils n'étudient, ou construisent des ponts qui s'écroulent ; l'aristocratie locale s'incarne dans une vieille harpie à la Goya, la bourgeoisie dans l'obsession de la descendance mâle - et les femmes y sont en proie à une libido difficilement contrôlée en direction de quelques sympathiques marlous qui, eux, préfèrent les servantes venues tout droit de la campagne.
Mais on trouvera aussi bien ici les portraits d'une merveilleuse tendresse et, en particulier, celui d'Adalgisa, qui, après des débuts plus éclatants pour les yeux que pour l'ouïe dans la Traviata, se retrouvera veuve inconsolable époussetant les tombes du cimetière Monumental.
Et puis, encore, comme toujours chez Gadda, des descriptions superbes où le regard réaliste s'élève jusqu'à la création d'un grand peintre.
Traduit de l'italien par Jean-Paul Manganaro.
Auteur : Gadda, Carlo
Pendant la première guerre mondiale, convaincu de la nécessité pour l'Italie d'entrer en guerre contre les empires centraux, il s'engage comme volontaire. Fait prisonnier, il est déporté en Allemagne dans la région de Hanovre. Son expérience de la guerre et de prisonnier lui inspirera son Giornale di guerra e di prigionia (Journal de guerre et de captivité - Ch. Bourgeois, 1993), publié seulement en 1955.
Diplômé en Ingénierie électrotechnique en 1920, il travaille comme ingénieur en Italie, en Belgique puis en Argentine. À son retour à Milan en 1926, pour satisfaire à sa passion: l'écriture, il s'inscrit à la faculté de philosophie mais bien qu'ayant réussi tous les examens, il ne passera jamais sa soutenance.
En 1931 il commence à travailler pour le quotidien milanais L'ambrosiano et publie un recueil de textes intitulé La Madonna dei filosofi (La Madone des philosophes - Seuil, 1993). Son second recueil, Il castello di Udine (Le Château d'Udine - Grasset, 1982) obtient le Prix Bagutta en 1934.
En 1940, il abandonne définitivement sa profession d'ingénieur et s'installe à Florence où il vit jusqu'en 1950. En 1944, il publie L'Adalgisa, un recueil de textes inspirés de l'ambiance milanaise.
En 1950, Il s'installe à Rome où il collabore à la RAI jusqu'en 1955. Les années 1950-1955 sont celles de la production littéraire la plus
accomplie de Gadda et celles qui l'imposent comme l'un des plus grands écrivains italiens du XXème siècle.
En 1953, son recueil Le novelle del Ducato in fiamme obtient le Prix Viareggio.
En 1963, son livre La cognitione del dolore (La connaissance de la douleur - Seuil, 1974) est couronné par le prix international de Littérature.
Parmi ses œuvres traduites en français, on peut également citer L'affreux Pastis de la rue des Merles ([Quer pasticciaccio brutto de via Merulana - 1957).
Gadda meurt le 21 mai 1973 à Rome.