1680. Dans les solitudes désolées du Galgenberg, La Montagne du Gibet, vit Benedicta, jeune fille pure et farouche, objet du mépris de toute la contrée en raison de l’ignoble fonction de bourreau exercée par son père.
Ambrosius, jeune moine franciscain encore tout épris des idéaux d’amour et de fraternité professés par son saint patron, le doux François d’Assise, est envoyé, par son supérieur, en retraite sur le Galgenberg, hanté par les ours et les esprits maléfiques.
Là, il retrouvera la fille du bourreau. Dans une sorte de délire halluciné, Ambrosius, qui sent son cœur se broyer, ne va pas tarder à plonger au plus profond des gouffres de l’âme humaine : il est des montées aux cieux qui ressemblent fort à des descentes aux enfers.
Ce singulier roman est ici suivi de huit nouvelles, l’ensemble réunissant ce qui n’avait encore jamais été traduit de l’œuvre d’un des plus sombres créateurs de l’imaginaire fantastique américain : disparitions mystérieuses, maisons hantées, morts qui marchent et vous ignorent… cette nuit où vous errez, seul, jamais ne finira et jamais vous n’en reviendrez.
Des récits percutants, saisissants. Auxquels vous repenserez, bien plus tard, la nuit, seul.
Né dans l’Indiana en 1842 et disparu au Mexique, sans doute en 1914, dans la tourmente de l’épopée de Pancho Villa qu’il avait voulu suivre, Ambrose Bierce vécut principalement en Californie, dans le San Francisco d’avant le grand tremblement de terre de 1906, où il s’acquit rapidement, par l’entremise de plusieurs journaux de l’empire Hearst naissant, une solide réputation de brillant journaliste, de satiriste redoutable, de pamphlétaire redouté, mais aussi de misanthrope et d’ours mal léché.
Pour nous, Ambrose Bierce est surtout l’énigmatique auteur de deux recueils de nouvelles fantastiques : Tales of Soldiers and Civilians (1891) et Can Such Things Be ? (1892) dont on trouvera les nouvelles qui les composent, éparpillées, principalement dans Morts violentes (Grasset). Histoires impossibles (Grasset) et La rivière du hibou (Humanoïdes Associés) pour ne citer que les anthologies les plus récentes. Ambrose Bierce est également l’auteur de l’exceptionnel Dictionnaire du Diable.
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