Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à Saint-Maurice (Val-de-Marne), est un homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son oeuvre à l'érotisme, associé à des actes de violence et de cruauté (tortures, incestes, viols, pédophilie, meurtres, etc.). L'expression d'un athéisme anticlérical virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits et la cause de leurs mises à l'index.
Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, république, consulat, empire) il est emprisonné pour divers motifs, notamment pour dettes, empoisonnement et sodomie, puis enlèvement et abus sur des jeunes filles, et enfin pour modérantisme. Sur les soixante-quatorze années que dura sa vie, il passera un total de vingt-sept ans en prison ou asile de fous. Lui-mème, en passionné de théâtre, écrit: Les entractes de ma vie ont été trop longs . Il meurt à l'asile d'aliénés de Charenton Saint Maurice.
De son vivant, les titres de marquis de Sade ou de comte de Sade lui ont été alternativement attribués, mais il est plus connu par la postérité sous son titre de naissance de marquis. Dès la fin du XIXe siècle, il est surnommé le divin marquis, en référence au divin Arétin, premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle).
Extrait: Tout le monde a connu au commencement de ce siècle Mme la présidente de C..., l'une des femmes les plus aimables et la plus jolie de Dijon, et tout le monde l'a vue caresser et tenir publiquement sur son lit le serpent blanc qui va faire le sujet de cette anecdote. Cet animal est le meilleur ami que j'aie au monde, disait-elle un jour, à une dame étrangère qui venait la voir, et qui paraissait curieuse d'apprendre les motifs des soins que cette jolie présidente avait pour son serpent; j'ai aimé passionnément autrefois, continua-t-elle, madame, un jeune homme charmant, obligé de s'éloigner de moi pour aller cueillir des lauriers; indépendamment de notre commerce réglé, il avait exigé qu'à son exemple, à de certaines heures convenues, nous nous retirerions chacun de notre côté dans des endroits solitaires pour ne nous occuper absolument que de notre tendresse. Un jour, à 5 heures du soir, allant m'enfermer dans un cabinet de fleurs au bout de mon jardin pour lui tenir parole, bien sûre qu'aucun des animaux de cette espèce ne pouvait ètre entré dans mon jardin, j'aperçus subitement à mes pieds cette bète charmante dont vous me voyez idolâtre. Je voulus fuir, le serpent s'étendit au-devant de moi, il avait l'air de me demander grâce, il avait l'air de me jurer qu'il était bien loin d'avoir envie de me faire mal; je m'arrète, je considère cet animal; me voyant tranquille, il s'approche, il fait cent voltes à mes pieds plus lestes les unes que les autres, je ne puis m'empècher de porter ma main sur lui, il y passe délicatement sa tète, je le prends, j'ose le mettre sur mes genoux, il s'y blottit et paraît y dormir.
Description:
Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à Saint-Maurice (Val-de-Marne), est un homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son oeuvre à l'érotisme, associé à des actes de violence et de cruauté (tortures, incestes, viols, pédophilie, meurtres, etc.). L'expression d'un athéisme anticlérical virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits et la cause de leurs mises à l'index.
Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, république, consulat, empire) il est emprisonné pour divers motifs, notamment pour dettes, empoisonnement et sodomie, puis enlèvement et abus sur des jeunes filles, et enfin pour modérantisme. Sur les soixante-quatorze années que dura sa vie, il passera un total de vingt-sept ans en prison ou asile de fous. Lui-mème, en passionné de théâtre, écrit: Les entractes de ma vie ont été trop longs . Il meurt à l'asile d'aliénés de Charenton Saint Maurice.
De son vivant, les titres de marquis de Sade ou de comte de Sade lui ont été alternativement attribués, mais il est plus connu par la postérité sous son titre de naissance de marquis. Dès la fin du XIXe siècle, il est surnommé le divin marquis, en référence au divin Arétin, premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle).
Extrait: Tout le monde a connu au commencement de ce siècle Mme la présidente de C..., l'une des femmes les plus aimables et la plus jolie de Dijon, et tout le monde l'a vue caresser et tenir publiquement sur son lit le serpent blanc qui va faire le sujet de cette anecdote. Cet animal est le meilleur ami que j'aie au monde, disait-elle un jour, à une dame étrangère qui venait la voir, et qui paraissait curieuse d'apprendre les motifs des soins que cette jolie présidente avait pour son serpent; j'ai aimé passionnément autrefois, continua-t-elle, madame, un jeune homme charmant, obligé de s'éloigner de moi pour aller cueillir des lauriers; indépendamment de notre commerce réglé, il avait exigé qu'à son exemple, à de certaines heures convenues, nous nous retirerions chacun de notre côté dans des endroits solitaires pour ne nous occuper absolument que de notre tendresse. Un jour, à 5 heures du soir, allant m'enfermer dans un cabinet de fleurs au bout de mon jardin pour lui tenir parole, bien sûre qu'aucun des animaux de cette espèce ne pouvait ètre entré dans mon jardin, j'aperçus subitement à mes pieds cette bète charmante dont vous me voyez idolâtre. Je voulus fuir, le serpent s'étendit au-devant de moi, il avait l'air de me demander grâce, il avait l'air de me jurer qu'il était bien loin d'avoir envie de me faire mal; je m'arrète, je considère cet animal; me voyant tranquille, il s'approche, il fait cent voltes à mes pieds plus lestes les unes que les autres, je ne puis m'empècher de porter ma main sur lui, il y passe délicatement sa tète, je le prends, j'ose le mettre sur mes genoux, il s'y blottit et paraît y dormir.