L'abbé Jules

Mirbeau, Octave

Book 2 of R

Language: English

Publisher: Bibebook

Published: Jan 1, 1888

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Description:

C’est l’évocation d’un prêtre hystérique et en révolte permanente contre l’Église romaine et contre une société étouffante et oppressive. Jules Dervelle est constamment déchiré entre les besoins de sa chair et ses « postulations » vers le ciel. Mirbeau a choisi pour cadre un petit village du Perche, Viantais, inspiré de Rémalard, où il a passé sa jeunesse : chacun y vit sous le regard de tous et les exigences du corps et celles de l’esprit y sont lamentablement comprimées. Extrait : La vérité, c'est que les Robin, confiants dans les promesses du sénateur, attendaient un avancement prochain, et ne voulaient pas payer les frais de deux déménagements. Ils attendirent douze ans, dans la maison des demoiselles Lejars et, durant ces douze années, ils ne cessèrent de s'excuser, à chaque invitation nouvelle. -- Oh ! nous vous en devons, des dîners !... C'est honteux vraiment !... Mais quand nous aurons nos meubles !... Ma mère ne s'était pas trompée. C'étaient bien les Robin qui avaient sonné à la grille. Ils arrivèrent, lui, soufflant, sa figure enfouie dans le triple tour d'un cache-nez à carreaux noirs et blancs ; elle, minaudant sous une capeline de laine rouge, qu'ornait un large ruban de velours noir. -- Quel temps ! mes amis, s'exclama M. Robin, qui s'ébrouait ainsi qu'un vieux cheval, quel temps !... Et le daromètre baisse toujours.

C’est l’évocation d’un prêtre hystérique et en révolte permanente contre l’Église romaine et contre une société étouffante et oppressive. Jules Dervelle est constamment déchiré entre les besoins de sa chair et ses « postulations » vers le ciel. Mirbeau a choisi pour cadre un petit village du Perche, Viantais, inspiré de Rémalard, où il a passé sa jeunesse : chacun y vit sous le regard de tous et les exigences du corps et celles de l’esprit y sont lamentablement comprimées. Extrait : La vérité, c'est que les Robin, confiants dans les promesses du sénateur, attendaient un avancement prochain, et ne voulaient pas payer les frais de deux déménagements. Ils attendirent douze ans, dans la maison des demoiselles Lejars et, durant ces douze années, ils ne cessèrent de s'excuser, à chaque invitation nouvelle. -- Oh ! nous vous en devons, des dîners !... C'est honteux vraiment !... Mais quand nous aurons nos meubles !... Ma mère ne s'était pas trompée. C'étaient bien les Robin qui avaient sonné à la grille. Ils arrivèrent, lui, soufflant, sa figure enfouie dans le triple tour d'un cache-nez à carreaux noirs et blancs ; elle, minaudant sous une capeline de laine rouge, qu'ornait un large ruban de velours noir. -- Quel temps ! mes amis, s'exclama M. Robin, qui s'ébrouait ainsi qu'un vieux cheval, quel temps !... Et le daromètre baisse toujours.

1888 Le retour de l'abbé Jules cause une terrible agitation à Viantais et bien de l'inquiétude aux parents du jeune Albert, le narrateur, qui apprend ainsi l'existence d'un oncle redouté. Qui est-il? Et surtout qu'a-t-il fait depuis six ans à Paris? Jules, enfant violent, sensuel et versatile, est devenu prêtre. À son premier sermon, il confesse ses fautes passées. Mais ce repentir est bref car, nommé secrétaire de l'évêque, homme doux et timoré, Jules ne tarde pas à faire régner la terreur sur l'évêché par une série de calomnies. Tantôt tyrannique, tantôt regrettant ses excès, Jules lutte constamment contre la tentation de la chair... Ce roman se fonde sur une triple dénonciation. Dénonciation de la ville de province, représentée par Viantais, peuplée de mesquins et d'hypocrites. Dénonciation de l'Église, composée de prêtres cupides dépourvus de spiritualité. Dénonciation de la société et de ses valeurs.