Une Femme

Camille Lemonnier

Language: French

Publisher: sn

Published: Jan 22, 2017

Description:

Une Femme est un roman très excitant de Camille Lemmonier publié en 1899...Résumé : Un jeune seigneur rural vit une histoire d'amour passionnée avec une femme, mariée à un vieux comte... Ce roman, au dénouement un peu tragique, est parfois considéré comme étant l'un des romans les plus réussis de l'auteur, même s'il n' a eu qu'un mince succès public...Biographie : Camille Lemonnier, né à Ixelles, Belgique le 24 mars 1844 et mort dans sa ville natale le 13 juin 1913, est un écrivain belge...Fils d'un avocat wallon et d'une mère flamande, vint à la littérature par le détour de la critique d'art. Il effectue ses études secondaires à l'Athénée Royal de Bruxelles...En 1863, Lemonnier publie à compte d'auteur le Salon de Bruxelles et commence à fréquenter le monde artistique. Il se distingue immédiatement par son désir de défendre l'art réaliste contre l'académisme, et la liberté de l'artiste contre les institutions d'État. En 1870, Lemonnier parcourt le champ de bataille de Sedan avec son cousin Félicien Rops (peintre et dessinateur). Son roman-reportage Sedan relate ses impressions : « une odeur de terre, de pourriture, de chlore et d'urine mêlés ». Cet ouvrage réaliste sera repris sous le titre Les Charniers qui précède La Débâcle d'Émile Zola.

Lemonnier commence à être reconnu dans le milieu naturaliste. Il collabore d'ailleurs à des revues françaises où il fait connaître les peintres belges. C'est avec son roman Un Mâle (1881) qu'il atteint la notoriété. Le scandale provoqué par la parution de ce livre, récit d'une passion amoureuse rustique, est tel que la jeune génération (les poètes rassemblés autour de la revue la Jeune Belgique) organise un banquet de « réparation » à leur aîné le 27 mai 1883 pour lui témoigner son appui face aux foudres de la critique traditionaliste des « perruques » et de certains journalistes catholiquesOn a souvent surnommé Lemonnier le « Zola belge » bien qu'il ait affirmé que cette étiquette ne lui convenait pas. En fait, l'auteur du Mâle est trop soucieux de son style (qu'on nommait « macaque flamboyant ») et de recherche de néologismes et d'archaïsmes pour être rangé parmi les naturalistes. La filiation avec le naturalisme français s'arrête, en effet, à l'influence du milieu, et plus précisément de la vie animale, sur le comportement des personnages....Extrait : Nous parcourûmes une centaine de mètres, elle pendue àmon bras, moi la soutenant et tirant après moi les chevaux. Lemal grandit. À chaque pas elle croyait soulever toute la terredu chemin après elle. À bout de force, elle déclara qu'elle nemettrait plus un pied devant l'autre. Je la vis près de moi toutepâle, mordant sa lèvre pour ne pas crier.- Ma pauvre Suzy ! Qu'allons-nous faire ?- Eh bien, portez-moi jusqu'à la ferme.

Le courage lui revint. Elle riait en rassemblant les plisamples de sa jupe. Alors, riant aussi comme si c'eût été un jeu,je la pris délicatement sous les épaules et les jarrets. Avec sapetite taille, elle pesait dans mes bras le poids d'un enfant. Etelle se tenait gentiment blottie contre moi, d'une vie légère etreposée, son visage près du mien dans le soir qui tombait.

C'était elle maintenant qui, de la main qu'elle avait passée àmon cou, tirait Hercule et la jument derrière nous.

Nous n'avions été jusque-là l'un pour l'autre que des gensd'un même monde, unis par une ancienne camaraderie. J'avaiscertainement dû penser déjà à la forme de son corps. Seulementc'était un autre sentiment qu'avec les grandes femmesindolentes et charnues. Il ne m'était jamais venu l'idée que jepourrais la désirer un jour. Je l'avais connue toute jeune : nousavions passionnément joué au polo chez un de ses parents quiétait aussi l'ami des miens. Il venait là beaucoup de jeunesgens et de jeunes filles....