Un
enfant naît en Sicile, une nuit de juillet 1943, lors du
débarquement allié. Son père l’appelle Candido parce qu’il
« représente la page blanche sur laquelle, le fascisme gommé,
il fallait entreprendre d’inscrire une vie nouvelle ».
Malheureusement, si l’État démocratique a pris la relève de
Mussolini, les rapports des hommes avec les institutions sont restés
les mêmes : de commandement et d’obéissance, de mensonges et
de « combinazione », de laisser-aller et de corruption.
Il a suffi aux anciens hiérarques fascistes et aux mafiosi de se
dire démocrates-chrétiens, libéraux, voire communistes.
En se contentant de suivre
sa nature, simple et apparemment naïve, Candido perturbe l’ordre
social et s’en fait exclure. Il passe pour un « monstre
diabolique » aux yeux de sa tribu qu’il effraie par son goût
de la vérité. Devenu communiste dans le désir de se trouver avec
« des gens vrais et concrets, qui parlaient de leurs besoins et
de ceux de leur ville en quelques mots précis », il est
déclaré insane par juges et psychiatres quand il parle d’abandonner
ses terres « à ceux qui les cultivent », et quand il les
offre au Parti, qui les refuse, il est traité de « provocateur ».
Il finit par s’exiler à Paris avec celle qui lui a révélé la
vérité de l’amour, ce Paris où « on sent bien que quelque
chose est sur le point de s’achever, quelque chose sur le point de
commencer ».
Leonardo
Sciascia est né en 1921 à Racalmuto, village de Sicile. A la fois
poète, romancier et essayiste, il écrit une œuvre abondante dans
laquelle on retrouve aisément la marque d’une influence de la
culture française. Dans sa vie, dans ses livres, Leonardo Sciascia
lutte sur plusieurs fronts à la fois : il dénonce la mafia,
les privilèges des classes dirigeantes, les compromissions du
personnel politique et du clergé italien, il s’insurge contre les
excès du pouvoir de l’État et toutes les formes d’injustice.
Tenté un
moment par la
politique dans les années 70 – il est candidat et élu sur
une liste du parti communiste – il s’en éloigne vite et
revient à la littérature.
Description:
Un enfant naît en Sicile, une nuit de juillet 1943, lors du débarquement allié. Son père l’appelle Candido parce qu’il « représente la page blanche sur laquelle, le fascisme gommé, il fallait entreprendre d’inscrire une vie nouvelle ». Malheureusement, si l’État démocratique a pris la relève de Mussolini, les rapports des hommes avec les institutions sont restés les mêmes : de commandement et d’obéissance, de mensonges et de « combinazione », de laisser-aller et de corruption. Il a suffi aux anciens hiérarques fascistes et aux mafiosi de se dire démocrates-chrétiens, libéraux, voire communistes.
En se contentant de suivre sa nature, simple et apparemment naïve, Candido perturbe l’ordre social et s’en fait exclure. Il passe pour un « monstre diabolique » aux yeux de sa tribu qu’il effraie par son goût de la vérité. Devenu communiste dans le désir de se trouver avec « des gens vrais et concrets, qui parlaient de leurs besoins et de ceux de leur ville en quelques mots précis », il est déclaré insane par juges et psychiatres quand il parle d’abandonner ses terres « à ceux qui les cultivent », et quand il les offre au Parti, qui les refuse, il est traité de « provocateur ». Il finit par s’exiler à Paris avec celle qui lui a révélé la vérité de l’amour, ce Paris où « on sent bien que quelque chose est sur le point de s’achever, quelque chose sur le point de commencer ».
Leonardo Sciascia est né en 1921 à Racalmuto, village de Sicile. A la fois poète, romancier et essayiste, il écrit une œuvre abondante dans laquelle on retrouve aisément la marque d’une influence de la culture française. Dans sa vie, dans ses livres, Leonardo Sciascia lutte sur plusieurs fronts à la fois : il dénonce la mafia, les privilèges des classes dirigeantes, les compromissions du personnel politique et du clergé italien, il s’insurge contre les excès du pouvoir de l’État et toutes les formes d’injustice. Tenté un moment par la politique dans les années 70 – il est candidat et élu sur une liste du parti communiste – il s’en éloigne vite et revient à la littérature.